Ici, Jean-Jacques Passera

 

Exposition

Après ma première exposition parisienne à la Galerie Karl Flinker dans laquelle il y avait déjà une part importante de démultiplication de l’auteur, j’ai décidé de construire un dispositif créatif de fictions qui porterait l’ensemble de mes créations artistiques et leurs différentes catégories.

J’ai donc inventé plusieurs personnages, différents auteurs dont je réalise les oeuvres. Des artistes, des hommes et des femmes, que Roland Barthes avait nommé « hétéronymies » et dont le nombre a progressivement augmenté.

Ces hétéronomies forment un groupe d’artistes fictifs qui nous proposent des œuvres réelles. Ces artistes n’ont pas d’âge. Chacune et chacun de ces artistes ont différentes nationalités et différents genres, par exemple, deux plasticiennes françaises, deux artistes italiens, un poète allemand, un plasticien suisse-américain, un compositeur français, un critique d’art anglais, une compositrice suisse… il est actuellement composé de 14 artistes.

Ce travail est exposé depuis la fin des années 70, dans des centres d’art (par exemple, pour qui se souvient), une première exposition de groupe à l’ELAC, des musées, une première exposition personnelle au Musée de l’Abbaye Sainte Croix aux Sables d’Olonne, des lieux d’art institutionnels, des galeries, actuellement, une partie du groupe est représentée par la Galerie L’Oeil Histrion, dans des expositions de groupes ou des expositions « personnelles », soit montré au titre d’un groupe d’amis artistes constitué sous les noms de « Jean-Jacques Passera et ses amis » ou de « Jean-Jacques Passera@entreprises » ou de « art@entreprises ».

Ces artistes hétéronymes présentent leurs travaux soit à titre individuel, pour ce qu’ils sont chacun d’eux, soit au titre de leur groupe. Tout cela, ayant toujours posé quelques problèmes aux autres artistes participants, particulièrement lors d’expositions de groupe, certains (autres artistes) avaient peur de « disparaître » dans la fiction construite par mon travail artistique.

Ce travail nous confronte à un nombre substantiel de questions qui traversent les productions artistiques et le monde de l’art depuis un bon nombre d’années. Par exemple la notion d’auteur, celle de vrai et de faux, la notion de genre, le traitement que l’on fait des archétypes culturels, des cultures nationales, d’une culture globale, des flux de l’actualité artistique ou plus généralement de l’actualité…

Cependant depuis 2021, quelques fois,  j’ai exposé certains de mes travaux sous mon nom d’état-civil.

Jean-Jacques Passera