Lectures du soir

Son goût et ses délicieuses attentions  lui ont été enseignées à petits pas, par un oncle de Cuni, dans le Piémont. « …nous qui tenons l’artiste subjectif pour un mauvais artiste et qui exigeons dans l’art, en tout genre et à tous les niveaux, que d’abord et surtout l’on triomphe du subjectif, qu’on se délivre du « je » et que l’on impose silence à toutes les formes individuelles de la volonté et du désir, – oui, nous qui tenons que sans objectivité, sans contemplation pure et désintéressée, il ne nous sera jamais possible de croire à la moindre création artistique véritable. » Nietzsche, Friedrich, La naissance de la tragédie, Gallimard, 1977. Je suis l’un des intervalles d’un dispositif de création plus ample composé de quatorze amis artistes fictifs, dispositif dans lequel se mêlent styles, médium, intentions, genres, identités culturelles et divers joyeux lieux communs aux âges, aux vies et aux oeuvres contemporaines – ou pas. Ces amis fictifs me permettent de me couper de moi-même, de m’inventer autre, de jouer dans un univers dépersonnalisé et à constante simulation, semblable à l’autre, mais peuplé d’autres êtres. Je suis un je fictif. Je suis une hétéronymie. J’affirme ma singulière voix et je suis une figure d’artiste italien. Mes oeuvres témoignent d’une réalité artistique tangible et sensible, tant par leurs présences que par leurs charges poétiques, exprimées par la tenace existence de leur auteur, de ses jeux et de ses plaisirs. Mes oeuvres sont des concrétions symboliques ou poétiques, des processus créatifs, des formes interrogatives sur l’abîme des mondes de l’art contemporain. Ces hétéronymes non seulement pour elles ou pour eux mêmes mais également les unes par rapport aux autres, sont les différents personnages ou « dramatis personae » d’un acte créatif plus global. « Plus je contemple le spectacle du monde, (…) et plus profondément je me pénètre de la fiction congénitale de tout, (…) Tout m’apparaît comme un mythe, comme une fiction, rêvés parmi les ombres et l’oubli ». Fernando Pessoa, Le livre de l’intranquillité, Christian Bourgois Editeur, Paris, 2011. Roggio Principiano, Janvier 2014, traduit de l’italien par Jean-Jacques Passera Roggio Principiano vit et travaille à Castelmagno, près de Coni dans le Piémont.

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« Sans titre », 2013, photographie numérique contre-collée sur aluminium, 17 x 22 cm.

 

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« Sans titre », 2013, photographie numérique contre-collée sur aluminium, 17 x 22 cm.

 

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« Sans titre », 2013, photographie numérique contre-collée sur aluminium, 17 x 22 cm.

 

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« Sans titre », 2013, photographie numérique contre-collée sur aluminium, 17 x 22 cm.

 

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« Sans titre », 2013, photographie numérique contre-collée sur aluminium, 17 x 22 cm.

 

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« Sans titre », 2013, photographie numérique contre-collée sur aluminium, 17 x 22 cm.

 

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« Sans titre », 2013, photographie numérique contre-collée sur aluminium, 17 x 22 cm.

 

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« Sans titre », 2013, photographie numérique contre-collée sur aluminium, 17 x 22 cm.

 

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« Sans titre », 2013, photographie numérique contre-collée sur aluminium, 17 x 22 cm.

 

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« Sans titre », 2013, photographie numérique contre-collée sur aluminium, 22 x 17 cm.

 

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« Sans titre », 2013, photographie numérique contre-collée sur aluminium, 22 x 17 cm.

 

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« Sans titre », 2013, photographie numérique contre-collée sur aluminium, 17 x 17 cm.

 

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« Sans titre », 2013, photographie numérique contre-collée sur aluminium, 17 x 17 cm.

 

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Sans titre, 2009, eau-forte.

 

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Sans titre, 2008, dessin à la mine de plomb sur papier Canson, 21 x 29,7 cm.